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Un émir arabe pour 3 fauteuils électriques

 

 

 Les parents d'un de mes potes à l'internat lui avait payé un fauteuil roulant électrique  et à l'époque, ce n'était pas remboursé par la sécu. En plus c'était interdit  au centre car cela pouvait attiser l'envie. Nous étions un groupe insoumis à l'âge de 15 ans  et nous avons fait une pétition et on a obtenu  que ce pote puisse garder son fauteuil.

 

 

La kiné m'avait posé la question :- « Toi aussi, tu n'en voudrais pas un par hasard ? »

 

J'ai répondu « Pourquoi pas ?»

 

 

Les Ergo et les kinés m'ont vachement aidé pour concevoir  un fauteuil adapté à mon handicap. Et c'est comme cela que j'ai découvert que j'étais capable de me déplacer en fauteuil électrique et être autonome grâce à la licorne. C'était extraordinaire.

 

 

Quelques années plus tard, dans une autre structure, nous avons fait un film en Super 8 et la monteuse de film  nous a demandé :

 

- Qui veut un fauteuil électrique ? 

 

On s'est dit : « Elle est folle ! »

 

Elle embraye : -« Non, ce ne sont pas des conneries ! C'est un émir arabe qui préfère faire un don que payer trop d'impôts ! »

 

Imaginez, on était 3 quand même,  à en bénéficier.

 

Et ce n'était pas mon père malade qui aurait pu m'en offrir un .

 

 

A 22 ans, j'ai eu mon premier fauteuil sur mesure grâce à cet émir que je n'ai jamais connu.

 

Quand ma mère m'a vu dans le fauteuil, elle a chialé. Elle se souvenait, 8 ans auparavant de mes essais et elle m'avait dit :

 

- « Toi, quand tu as une idée dans la tête, tu ne l'as pas ailleurs ! ».

 

 

 Avoir un fauteuil électrique était la condition sine qua non pour entrer chez Vivre Debout. Du lourd handicap, bien sûr, mais aussi autonome.

 

C'était pas facile à l'époque : seules les personnes atteintes par la myopathie pouvaient bénéficier d'une prise en charge.

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